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READ AND THEN ANSWER:La tempte et le volcan (Candide de Voltaire, 1759)L'air s'obscurcit, les vents soufflrent des quatre coins du monde, et le vaisseau fut assailli de la plus horrible tempte, la vue du port de Lisbonne.La moiti des passagers affaiblis, expirants de ces angoisses inconcevables que le roulis d'un vaisseau porte dans les nerfs et dans toutes les humeurs du corps agites en sens contraires, n'avait pas mme la force de s'inquiter du danger. L'autre moiti jetait des cris et faisait des prires ; les voiles taient dchires, les mts briss, le vaisseau entrouvert.Travaillait qui pouvait, personne ne s'entendait, personne ne commandait. L'anabaptiste aidait un peu la manoeuvre ; il tait sur le tillac ; un matelot furieux le frappe rudement et l'tend sur les planches ; mais du coup qu'il lui donna, il eut lui-mme une si violente secousse qu'il tomba hors du vaisseau, la tte la premire. Il restait suspendu et accroch une partie de mt rompue.Le bon Jacques court son secours, l'aide remonter et de l'effort qu'il fait il est prcipit dans la mer la vue du matelot, qui le laissa prir sans daigner seulement le regarder.Candide approche, voit son bienfaiteur qui reparat un moment, et qui est englouti pour jamais. Il veut se jeter aprs lui dans la mer : le philosophe Pangloss l'en empche, en lui prouvant que la rade de Lisbonne avait t forme exprs pour que cet anabaptiste s'y noyt. Tandis qu'il le prouvait a priori, le vaisseau s'entrouvre ; tout prit, la rserve de Pangloss, de Candide, et de ce brutal de matelot qui avait noy le vertueux anabaptiste : le coquin nagea heureusement jusqu'au rivage, o Pangloss et Candide furent ports sur une planche.Quand ils furent revenus un peu eux, ils marchrent vers Lisbonne ; il leur restait quelque argent, avec lequel ils espraient se sauver de la faim aprs avoir chapp la tempte. peine ont-ils mis le pied dans la ville, en pleurant la mort de leur bienfaiteur qu'ils sentent la terre trembler sous leurs pas, la mer s'lve en bouillonnant dans le port, et brise les vaisseaux qui sont l'ancre. Des tourbillons de flammes et de cendres couvrent les rues et les places publiques ; les maisons s'croulent, les toits sont renverss sur les fondements, et les fondements se dispersent; trente mille habitants de tout ge et de tout sexe sont crass sous des ruines. Le matelot disait en sifflant et en jurant : Il y aura quelque chose gagner ici. - Quelle peut tre la raison suffisante de ce phnomne ? disait Pangloss. -Voici le dernier jour du monde ! s'criait Candide. []- Ce tremblement de terre n'est pas une chose nouvelle, rpondit Pangloss ; la ville de Lima prouva les mmes secousses en Amrique l'anne passe ; mmes causes, mmes effets : il y a certainement une trane de soufre sous terre depuis Lima jusqu' Lisbonne.Le lendemain, ayant trouv quelques provisions de bouche en se glissant travers des dcombres, ils rparrent un peu leurs forces. Ensuite ils travaillrent comme les autres soulager les habitants chapps la mort.Quelques citoyens, secourus par eux, leur donnrent un aussi bon dner qu'on le pouvait dans un tel dsastre : il est vrai que le repas tait triste ; les convives arrosaient leur pain de leurs larmes; mais Pangloss les consola, en les assurant que les choses ne pouvaient tre autrement: Car dit-il, tout ceci est ce qu'il y a de mieux; car s'il y a un volcan Lisbonne, il ne pouvait tre ailleurs ; car il est impossible que les choses ne soient pas o elles sont ; car tout est bien. Questions:1- Que s'est-il pass dans la ville de Lisbonne pas longtemps aprs leur arrive?2- Qu'est-ce que Candide a pens quand il a vu ce qui arrivait la ville de Lisbonne?